Eternité
  • L'éternité
  • Paroles du film
    L'éternité

    Les arbres tamisent la lumière perçante, sous leur feuillage, je sens la quiétude du moment. Mes pas me guident sur ce chemin, de plus en plus loin, sans avoir un but précis, juste par plaisir.

    Le souffle du vent devient de moins en moins palpitant. La danse des feuilles ralentit son rythme et l’agitation autour de moi est à peine perceptible. Les chants d’oiseaux descendent d’une octave. Tout est calme, paisible.

    Où mes pas me mènent-ils ? Je lève mon regard vers les couronnes des arbres. Je sens que mon pas s’allège, et je commence à m’affranchir de la pesanteur. Je ressens la légèreté du mouvement. Haut, toujours plus haut.

    Qui suis-je ? Un acteur de la condition humaine, ou son simple observateur ? Est-ce que je marche dans les traces des philosophes qui sont déjà passés par là, ou suis-je un explorateur d’un chemin inconnu ? Pour quelle raison cette question devrait-elle être si importante ?

    S’élever encore et encore. S’élever jusque là où le regard cesse de percevoir les détails pour se concentrer à l’essentiel. Ressentir un équilibre, comme pendant un vol en apesanteur sans se préoccuper du reste. Où est cet endroit et comment y arriver ?

    Le silence s’installe, la notion du temps s’efface. Peu importe les heures et les jours, tout se confond dans un espace hors du temps, tout converge vers l’unité.

    Et dans cette perception, j’ai vu l’éternité. L’éternité d’une vie simple et sincère, sans prérogatives. Être simplement là, être soi. J’ai senti l’éternité autour de moi et aussi en moi. Point d’agitation, mais une harmonie apaisante et bienveillante.

    L’éternité.

Automne
  • Automne (les cycles de saison)
  • Paroles du film
    Automne

    Le soleil entame sa descente vers l’horizon et la lumière se teinte de la palette rousse, les contrastes s’accentuent. Dans les caresses du vent, les feuilles des arbres s’habillent dans les couleurs chaudes comme si elles voulaient faire perdurer la chaleur estivale.

    Comme les petits avions en papier, elles déposent leurs messages et forment un tapis scintillant de couleur. Les plus chanceuses se laissent emporter par le vent, loin, bien plus loin, pour se mélanger aux autres dans une mosaïque éphémère.

    Lorsque le soleil arrive à fausser compagnie aux nuages, des éclats dorés s’installent dans les vallées. Le tout s’apaise. Le calme revient petit à petit. La nature a donné ses fruits et se prépare au repos. Les vignes se sont délestées de leurs grappes et les oiseaux se sont chargés des derniers restes. Les rangées de pieds de vigne se sont aérées pour laisser le passage au vent qui descendra bientôt de la montagne.

    Dans la quiétude d’une journée ensoleillée, le torrent accentue son grondement, nourri par d’innombrables gouttelettes de pluie absorbées sur les flancs des montagnes.

    À la fête des récoltes, au milieu des convives, nous tournerons dans une danse lente puis rapide, comme des feuilles mortes prises dans un tourbillon, fouettées par les bourrasques du vent un peu tatillon.

    Avant que la brume, la pluie, puis, finalement, la neige arrivent sans crier gare dans une lourde calèche, nous voulons profiter du soleil qui nous réchauffe encore, et nous réjouir de ces moments rares de nature multicolore.

    Bientôt, les arbres descendront leur sève vers les racines. Dégarnis, presque gênés par cet état d’intimité dévoilée. Tout est prêt au repos, avant qu’un duvet ne les couvre avec une douceur blanchâtre.

    Automne, je ressens ton ancrage profond dans la terre, mes yeux se ferment et ma pensée se dirige vers l’intérieur - j’ai pris rendez-vous avec moi.