• De nos jours ...

    Le bateau ivre surfant sur une mer sombre, déchaînée,
    les marins pourtant habitués à être ainsi malmenés,
    ils cherchent le passage entre les vagues tourbillonnantes,
    pour tenir le cap de leur navire dans une mer dissonante.

    Une fois sur la terre ferme et marchant d’un pas incertain,
    l’homme retrouve son pays souvent rêvé, aperçu au loin,
    parfois il s’arrête face à un chemin ravagé et boueux,
    ses pieds cherchant un support solide, dur et rocailleux.

    Et si la boue se transforme en chenal large et ruisselant,
    il ôte ses bottes mouillées avançant d’un pas chancelant,
    malgré des épreuves rudes arrivant de gauche et de droite,
    il tient sa tête haute, son regard fixant une voie étroite.

    Le paysage change, il entre dans une forêt sombre, profonde,
    la pluie commence, le tonnerre, les bêtes sauvages grondent,
    mais, soudainement, sur une clairière au milieu des bois,
    surgit un cercle autour d’un feu, des hommes bien droits.

    Il les approche, leurs regards le fixent et le cercle s’ouvre:
    “Viens t’asseoir avec nous et raconte d’où viens-tu, vieux bougre,
    approche et chauffe tes mains face aux flammes sans peur,
    et laisse entrer la lumière et la chaleur dans ton joyeux cœur”.

    “Ici, point de caverne de Platon, humide, profonde et sombre,
    tu peux sentir, écouter et regarder la vie entière sans ombre,
    être toi-même face aux agitations du monde et te tenir droit,
    c’est ainsi la vraie vie, pas besoin de grands exploits”.

  • Sur le chemin de Compostelle - Partie 1: Du Puy-en-Velay à Conques - mai 2024
    Etapes
    • 3 mai: arrivée au Puy-en-Velay, Foyer des soeurs Franciscanes
    • 4 mai: du Puy-en-Velay à Pratclaux, Gîte de la Ribeyre, 29.6 km
    • 5 mai: de Pratclaux à Saugues, gîte Le Chalet du Pèlerin, 14 km
    • 6 mai: de Saugues au Rouget, ferme La Croix du Plô, 29.2 km
    • 7 mai: du Rouget à la Chaze-de-Peyre, gîte Chez Marie en Aubrac, 24.8 km
    • 8 mai: de la Chaze-de-Peyre à Finieyrols, gîte La Rose d'Aubrac, 12 km
    • 9 mai: de Finieyrols à Lestrade, gîte Lestrade en Aubrac, 33.4 km
    • 10 mai: de Lestrade à Estaign, gîte Saint-Christophe, 30.5 km
    • 11 mai: d'Estaign à (avant) Espeyrac, accueil chrétien du Soulié de Saint-Jacques, 12 km
    • 12 mai: d'Espeyrac à Conques, La Maison de la Famille, 15.8 km
    • 13 mai: Conques, jour sans marcher
    Ce matin du 4 mai 2024, nous étions environ 260 pèlerins présents dans la Cathédrale du Puy-en-Velay pour la bénédiction de départ sur le Chemin. La trappe au milieu de la cathédrale fut ouverte puis nous descendîmes les marches aboutissant à la rue des Tables. C’est ici que le Chemin commence.
    La cathédrale du Puy-en-Velay
    La coquille Saint-Jacques qui accompagne les pèlerins
    La trappe est ouverte, le Chemin commence
    On passe près de Saint-Michel d'Aiguilhe
    Les premiers pas sur les chemins de La Margeride
    Les 3 régions à passer jusqu'à Conques: La Margeride - L'Aubrac - La Rouergue
    Ces mois d’avril et de mai étaient particulièrement pluvieux. Le terrain étant gorgé d’eau, on devait souvent contourner des endroits très boueux ou même transformés en ruisseau. Ceci m’accompagnait tout le long du Chemin. Quelques glissades ou chutes, heureusement sans gravité, sauf qu’il fallait faire ma lessive un peu plus souvent.
    À partir d'aujourd'hui, je suis un pèlerin
    ... un chemin boueux ...
    L'église Saint-Christophe-sur-Dolaison du XIIe, la pière granitique rougy, typique pour cette région
    Un chemin sec ...
    ... un chemin transformé en ruisseau
    La Margeride, avec des nuages laissant parfois tomber une averse
    La légende de la Source Aux Oiseaux
    Il y a longtemps, Dame Nature fut jaillir cette source afin que les hôtes de ce bois puissent s’y abreuver. Les oiseaux trouvaient l'endroit fort agréable: une eau limpide et fraîche y coulait à volonté. Par leurs chants et leurs jeux d’ailes, ils bénirent chaque jour d’une bruyante ritournelle leur bienfaitrice. Un pèlerin assoiffé trouva la romance de ces emplumés fort assourdissante. D’un air belliqueux, jeta pierres et bâtons afin de faire fuir toute cette marmaille. Flatté de son exploit et n’éprouvant aucun regret, il s’approcha de la source afin d’étancher sa soif. Mère Nature bienveillante lui laissa trois gorgées pour se repentir. À la troisième, il fut transformé en satyre, pétri à tout jamais dans le rochet. Toi, le passant, respecte ce lieu. Si tu dois faire vœu, qu’il se fasse avec le chant d’oiseaux avant ta troisième gorgée d’eau.
    La Source Aux Oiseaux
    Des villages avec leur nom particulier
    La chapelle de Rochegude, XIIe ...
    Monistrol-d'Allier
    Thierry vendant ses pains énergétiques aux fruits. En approchant, j’ai pensé que c’était un pèlerin faisant son chemin avec une brouette. Il faut dire que j’ai gardé un bout de son pain jusqu’à la montée des Pyrénées et il m’a bien rendu service.
    L'église de Saugues
    L'église de Saint-Privat-d'Allier
    ... dédiée à saint Jacques
    La chapelle de la Madeleine troglodyte, au-dessus de Monistrol-d'Allier
    À l'approche de Saugues. On est au cœur de la région où sévissait du 30 juin 1764 au 19 juin 1767 la Bête du Gévaudan à qui l’on attribue entre 82 et 124 victimes. Ces attaques eurent lieu dans un vaste territoire qui recouvre aujourd’hui les départements de la Lozère, du Cantal et de la Haute-Loire. Le Gévaudan est une terre d’élevage assez pauvre. Le nord où sévit la Bête se sépare entre le plateau de l’Aubrac et les monts de la Margeride.
    Le Chemin continue, la pluie est au rendez-vous
    Vers La Chaze-de-Peyre
    Une pensée sur un arbre
    À la sortie de Saugues
    Une ancienne croix dans le mur de l'église à Aumont-Aubrac
    Vers La Chaze-de-Peyre, les nuages arrivent
    Le vitrail à l'église à La Chaze-de-Peyre, qui illustre les huit appellations de la Vierge Marie correspondant aux huit Lituanies.
    La rivière Le Bés en Aubrac
    Nasbinals
    Aubrac
    Les plaines d'Aubrac
    Les plaines d'Aubrac
    Les demoiselles du pays
    Aubrac
    En quittant Aubrac
    Le pont des Pèlerins, Saint-Chély-d'Aubrac
    Lestrade, un four à pain transformé à un libre-service pour pèlerins - ce sont ces petites attentions locales qui font plaisir aux pèlerins.
    En quittant Lestrade
    La descente d'Aubrac
    Le pont des Pèlerins, Saint-Chély-d'Aubrac
    En quittant Lestrade, le chemin descend vers la valée du Lot
    Saint-Côme-d'Olt
    La vallée du Lot est toute proche. Encore quelques kilomètres d'efforts et le marcheur quittera les pentes des contreforts de l'Aubrac pour un cheminement plus facile, dans la douceur de la vallée. L'altitude baissant, le chêne définitivement pris le dessus, sur les versants sud, par rapport au hêtre qui occupe les versants nord jusque dans les vallées. Les terres plus favorables aux cultures, font apparaître un habitat plus dense, comme le hameau de Lestrade (la route en occitan).
    Saint-Côme-d'Olt et son clochet "flaminé"
    Saint-Côme-d'Olt
    Saint-Côme-d'Olt, la coquille Saint-Jacques devant le portail de l'église
    L'histoire de la coquille Saint-Jacques
    Le tympan de l'église de Perse, Espalion
    Un "orgue" en basalt au-dessus d'Espalion
    Saint-Côme-d'Olt, la porte de l'église
    Saint-Côme-d'Olt, la star locale
    Saint-Côme-d'Olt, chapelle romaine de Bouysse, ancien siège de la confrérie des Pénitants Blancs
    L'église de Perse, Espalion
    Eglise Saint-Pierre, Bessuéjouls
    Eglise Saint-Pierre, Bessuéjouls, la chapelle supérieure, placée au-dessus de l'église
    Estaign
    Le pont d'Estaing
    Estaign
    Une ruelle à Estaign
    L'église d'Estaing
    Le passage se trouve parfois difficile ...
    Pour se donner courage
    Direction Campuac
    Les traces milénaires sur l'ancienne voie romaine
    La carte tirée dans un gîte
    L'accueil chrétien du Soulié avant Espeyrac
    Ça descend raide avant Conques
    La cathédrale de Conques
    Les frères officiant à Conques
    La messe dédiée aux pèlerins
    Une rue de Conques
    Conques
    Un étrange générateur de son sur le Chemin
    L'arrivée à Conques
    Le tympan de la cathédrale (de jour) - avec illustration du Jugement dernier
    Le tympan de la cathédrale (de nuit)
    La messe dédiée aux pèlerins
    Conques, l'intérieur de la cathédrale
    Angelot en prière - Cathédrale de Conques
  • Sur le chemin de Compostelle - Partie 2: De Conques à Pamplona - mai 2024
    Etapes
    • 14 mai: de Conques à Livinhac-le-Haut, gîte de la Magnanerie, 26.5 km
    • 15 mai: de Livinhac-le-Haut à Figeac, gîte Le Coquelicot, 23.4 km
    • 16 mai: de Figeac à Gréalou, gîte de la Fontaine, env. 22 km
    • 17 mai: de Gréalou à Limogne-en-Quercy, gîte La Maison en Chemin, 27.9 km
    • 18 mai: de Limogne-en-Quercy Cahors, gîte L'Etoile Flamboyante, env. 40 km
    • 19 mai: de Cahors à Lascabanes, gîte Au Chemin de Traverse, 24 km
    • 20 mai: de Lascabanes à (après) Montlauzun, gîte La Canabal, env. 18 km
    • 21 mai: de Montlauzun à (avant) Moissac, gîte Colibris d'Espis, env. 33 km
    • 22 mai: de Moissac à Auvillar, gîte Place du Château, env. 24 km
    • 23 mai: d'Auvillar à Lectoure, accueil chrétien au presbytère, 33.3 km
    • 24 mai: de Lectoure à Castelnau-sur-l'Auvignon, gîte Le jardin des Arroucasses, 23.1 km
    • 25 mai: de Castelnau-sur-l'Auvignon à Lamothe (avant Eauze), gîte Le Mille Bornes, 33 km
    • 26 mai: de Lamothe à Nogaro, gîte Au Pied Levé, env. 28 km
    • 27 mai: de Nogaro à Aire-sur-l'Ardour, gîte la Chapelle des Ursulines, 28 km
    • 28 mai: d'Aire-sur-l'Ardour à (avant) Pimbo, ferme de Norland, env. 23 km
    • 29 mai: de Pimbo à Arthez-de-Béarn, gîte Le Pinguin Alternatif, env. 36 km
    • 30 mai: Arthez-de-Béarn à Navarrenx, gîte communal L'Arsenal, 26.5 km
    • 31 mai: de Navarrenx à Saint-Palais, ferme Escondeur, maison Etchecougneria, env. 28.5 km
    • 1 juin: de Saint-Palais à Larceveau, l'Hôtel Espelletenia, env. 22 km
    • 2 juin: de Larceveau à Saint-Jean-Pied-de-Port, accueil paroissial Kaserna, 18 km
    • 3 juin: de Saint-Jean-Pied-de-Port à Roncevaux (Roncesvalles), albergue de la Colegiata Real-Oficina del Pregrino, env. 30 km
    • 4 juin: de Roncevaux à Zubiri, albergue Rio Arga Ibaia, 21.4 km
    • 5 juin: de Zubiri à Pamplona, acogida christiana Bëtania, 20.4 km
    • 6 juin: départ via Barcelona, Nîmes, Lyon et Genève
    Après une journée de repos à Conque, consacrée essentiellement à m’imprégner de l’ambiance de cette bourgade, de l’Abbaye Sainte-Foy, de son histoire millénaire, en flânant dans les rues pavées et en restant de longs moments à l’intérieur de la cathédrale, je repris mon Chemin. Le matin brumeux, des nuages s’accrochant aux collines modifiant sensiblement l’atmosphère, je franchis la porte basse, puis le vieux pont romain. La montée vers la chapelle Sainte-Foy est abrupte, glissante sous une pluie fine. Selon la tradition, je tire la corde de la cloche pour annoncer mon départ. Buon Camino!
    Conques sous la brume
    Tirer la corde pour sonner la cloche, chapelle Sainte-Foy
    Une rue typique de Figeac
    En sortant de Faycelles
    Béduer, Mas de Surgues
    Le pont romain à la sortie de Conques
    Montredon, la pluie menace
    Quel chemin est le bon ? - Avant Figeac
    Un chemin fleuri à Faycelles
    En sortant de Faycelles, on retrouve la boue
    Des constructions typiques en pierres
    Ces mois d’avril et de mai étaient particulièrement pluvieux. La pluie a laissé des traces. Le terrain étant gorgé d’eau, on devait souvent contourner des endroits très boueux ou même transformés en ruisseau. Ceci m’accompagnait tout le long du Chemin.C’était notamment difficile à des passages clôturés de chaque côté, avec des bords remontants et glissants. Quelques glissades ou chutes, heureusement sans gravité, sauf qu’il fallait faire ma lessive un peu plus souvent. Là où la profondeur de marécage était trop élevée, il était préférable de choisir, si possible, une petite déviation, pas toujours meilleure.
    Marcher dans la boue ...
    Marcher sur une éponge ...
    Depuis Gréalou, on aperçoit la montée de la brume dans la valée du Lot
    Le gîte de la Fontaine à Gréalou. Un agréable séjour dans un cadre naturel idyllique
    Le dolmen de Pech-Laglayre en Quercy
    Cajarc
    Des pierres décorées le long du Chemin
    Une cavité dans la falaise, dans la descente vers Cajarc
    Les bords du Lot à Cajarc, une partie plate du Chemin
    Le chemin pierreux men Quercy
    Refuge pour pèlerin, Limogne-en-Quercy
    Le puits de Ju
    Cahors
    Le pont sur le Lot, Cahors
    Lavoir, Saint-Jean-de-Laur
    L'intérieur du refuge pour pèlerin, Limogne-en-Quercy
    Le lac de Ju
    Le tympan de la cathédrale, Cahors
    Le contrast de couleurs, la pluie menaçante, après Labastide-Marnhac
    Hans, gîte Au Chemin de Traverse, Lascabanes
    La chapelle de Saint-Jean après Lascabanes
    Une rue de Montcuq
    Les reliques du Chemin
    L'église de Lauzerte
    Chapelle Saint-Sernin, après Lauzerte
    L'équipe du gîte Au Chemin de Traverse
    L'équipe du gîte Au Chemin de Traverse
    Montcuq
    Une cavité dans la roche, avant Rouillac
    La chapelle de Rouillac
    Les fresques dans la chapelle de Rouillac
    Sur le mur du gîte à Durfort-Lacapelette
    Lu sur le chemin:
    Dans quelques mètres, vous serez chez nos voisins du Gers. Nous allons nous quitter après ces quelques journées passées ensemble. Sainte-Juliette, Lauzerte, Durfort-Lacapelette, Moissac bien sûr, Boudou, Malause, Pommevic et tout près Espalais, Auvillar, Bardigues. Vous vous souvenez ? Nous espérons vous avoir fait passer de bons moments pendant votre traversée du Tarn-et-Garonne et aussi vous avoir fait aimer notre territoire, nos traditions, notre histoire et notre belle langue occitane tout au long du chemin tracé par les pèlerins depuis plus de 1000 ans est toujours vivant !
    A l'entrée de Moissac
    Un pèlerin m'accueil à Auvillar
    La plaine traversée par La Garonne, vue depuis Auvillar
    Château de Gachepouy, avant Castel-Arrouy
    Le pont sur Le Tarn, Moissac
    Moissac, le canal de Golfech, parallèle à La Garonne
    Auvillar, halle au grains
    Et le Chemin continue... Saint-Antoine-de-Pont-d'Arratz
    Une rencontre inopinée
    Cheminer …. (lu en Chemin):
    Voyager dans un pays et dans son âme, l'un permettant de découvrir l'autre. Mener à bien un périple, jusqu'au bout, au but, à l'arrivée. Aboutir et réussir à atteindre son objectif, lointain et futur parce que l'on est paradoxalement présent au paysage, à son environnement, et à soi-même. La marche devient, recherche, et progrès, une progression vers soi et ses extrêmes, elle permet de passer, de se surpasser, d'outrepasser... Une destination réelle, concrète, géolocalisée, mais plus encore mythique et symbolique au travers de paysages intérieurs. Une fin en soi, aux confins de son être, qui permet de toucher et de repousser certaines limites de l'âme et de l'esprit. Interruption forcée, après Santiago, au bout d'un cheminement et jusqu'au Cap qui met fin à la terre. « Finisterre » de notre continent intime, extrémité de notre vieille Europe.
    Bruno Sirven, « Ouvrir la marche »
    Lectoure
    Croix de la Justice, avant Marsolan
    L'église de la Collégiale Saint-Pierre, La Romieu
    Dans les vignes, après Castelnau-sur-l'Auvignon, près de la chapelle Sainte-Germaine
    L'histoire de Gascogne, Condom, sculpture de Zourab Tsereteli
    Le pont de Lartigue (pont de pèlerins)
    Sur l'ancien chemin de fer, avant Eauze
    Chemin désafecté, vers Manciet
    La Collégiale Saint-Pierre, La Romieu
    Les délices du pays de Gers, La Romieu
    Le dessus des voutes de L'église de la Collégiale Saint-Pierre, La Romieu
    L'église de Condom
    Larressingle, village médiéval
    Le ciel après Larressingle
    Dans les vignes, avant Manciet
    Le gîte Dar'Labarbe, après Nogaro
    Un rafraichissement pour pèlerins, rail désafecté, Quatré
    Aire-sur-l'Adour, chapelle des Ursulines, dortoir
    Aire-sur-l'Adour, chapelle des Ursulines, projection des vitraux au lever du solei
    L'église de Pimbo
    Une chapelle souterraine avec une accoustique particulière, Basilique Sainte-Quitterie, Aire-sur-l'Adour
    Aire-sur-l'Adour, chapelle des Ursulines, réfectoire
    Aire-sur-l'Adour, chapelle des Ursulines, lever du soleil
    L'arbre de pèlerins, après Arzacq
    On apperçoit les Pyrénées, les plaines après Aire-sur-l'Adour
    On approche (de loin) de Compostelle
    La sortie d'Arthez-de-Béarne
    Gîte communal, Navarrenx, ancien Arsenal
    Le chemin après Saint-Palais, la sculpture "Le Reflet du Ciel" de Christian Lapie
    La chapelle Saint-Nicolas, Harambeltz
    Ostsabat
    Le chemin entre les chênes, après Pomps
    Avec Chantal du Quebec, Navarrenx
    C'es par là, pèlerin .... à la sortie de Navarrenx
    La chapelle de Soyartz
    Les Ents sont là, Harambeltz
    Ostsabat, à l'entrée du village
    Saint-Jean-Pied-de-Port, la pont sur La Nive
    Saint-Jean-Pied-de-Port, rue de la Citadelle
    Saint-Jean-Pied-de-Port, l'église et la porte du pont
    Saint-Jean-Pied-de-Port, Porte Saint-Jacques accueille le pèlerin
    Saint-Jean-Pied-de-Port, l'église
    Saint-Jean-Pied-de-Port, rue d'Espagne
    Saint-Jean-Pied-de-Port, nous y sommes. C’est ici que le Chemin change de couleur. Très francophone jusqu’ici, il passe sur une couleur multinationale. On entend des langues différentes, principalement l’anglais. Oui, c’est comme si les passant par les Pyrénées, on entrait dans un autre chemin, et pourtant c’est le même, celui qui va à Compostelle. Les passages sont aménagés pour des milliers de pèlerins qui empruntent ce chemin. Sur les deux étapes, j’ai vu des sentiers en béton, longeant les routes. Plus de boue dans laquelle les chaussures resteraient emprisonnées. La ville de Pamplona est moderne, pleine de végétation, agréable. C’est ici que je prévois reprendre le chemin l’année prochaine.
    Saint-Jean-Pied-de-Port, montée vers le col
    Saint-Jean-Pied-de-Port, montée vers le col, les moutons couverts par la brume
    Frontière avec l'Espagne
    Du côté espagnol
    Le passage caché
    Quelques instants de soleil en descendant vers Roncevaux
    Une croix des pèlerins à la sortie de Roncevaux
    La première étape entièrement espagnole: Zubiri, l'auberge
    Le petit déjeuner à Zuriaín
    Le pont à l'entrée de Villava, faubourg de Pamplona
    Pamplona, l'auberge Betania
    Saint-Jean-Pied-de-Port, montée vers le col, Vierge d'Orisson
    Saint-Jean-Pied-de-Port, montée vers le col, une forêt magique
    Encore un bout jusqu'à Compostelle
    Encore un peu de boue, aussi en Espagne
    Ultime col Lepoeder, 1430 m
    Auberge de Roncevaux
    De l'autre côté des Pyrénées
    Le chemin avec des plaques de schiste, avant Zubiri
    Zubiri, le pont sur l'Arga
    Zuriaín
    Mon pantalon, cousu et recousu, a fini son chemin; le mien continuera ....
  • Sur le chemin de Compostelle - Partie 3: de Pamplona à León - mars-avril 2025
    Étapes
    • 26 mars: arrivée à Pamplona: Albergue Jesus y Maria
    • 27 mars: de Pamplona à Puente la Reina, Albergue Estrella Guia, 27.5 km
    • 28 mars: de Puente la Reina à Azqueta, Casa de peregrinos La Perla Negra, 27.5 km
    • 29 mars: de Azqueta à Torres del Rio, Albergue La Pata de Oca, 22 km
    • 30 mars: de Torres del Rio à Logroño, Accueil paroissial Santiago Le Real, 21.5 km
    • 31 mars: de Logroño à Azofra, Pension La Plaza de Azofra, 35 km
    • 1 avril de Azofra à Redecilla del Camino, Albergue Essencia, 27 km
    • 2 avril: de Redecilla del Camino à Villafrance Montes de Oca, Albergue San Antón Abad, 24 km
    • 3 avril: de Villafrance Montes de Oca à Cardeñuela-Riopico, Albergue municipal, 20 km
    • 4 avril: de Cardeñuela-Riopico à Tardajos, Albergue La Casa de Beli, 25.4 km
    • 5 avril: de Tardajos à Hontanas, Hostal Fuentestrella, 18.3 km
    • 6 avril: de Hontanas à Boadilla del Camino, Albergue rural En le Camino, 28.2 km
    • 7 avril: de Boadilla del Camino à Carrión de los Condes, Monasterio de Santa Clara, 24.5 km
    • 8 avril: de Carrión de los Condes à Moratinos, Albergue San Bruno, 29.1 km
    • 9 avril: de Moratinos à Calzadilla de los Hermanillos, Albergue municipal San Bartolomé, 23.7 km
    • 10 avril: de Calzadilla de los Hermanillos à León, Albergue San Francisco de Asis: 42.4 km
    Le départ depuis chez moi ...
    L’auberge ecclésiastique « Jesus y María »
    En cette fin du mois de mars, les sommets de montagnes chez moi sont encore couverts de neige. C'est le départ, direction sud.

    Je retrouve Pamplona deux mois en avance sur le calendrier par rapport à la date où je me suis arrêté en 2024 sur mon chemin depuis Le Puy-en-Velay. Nous sommes le 26 mars et l’auberge de l’année passée n’est pas encore ouverte. C’est donc à l’auberge ecclésiastique « Jesus y María » que j’ai trouvé mon hébergement. La ville garde encore son aspect hivernal.
    Je commence la deuxième moitié de mon Camino. En quittant la ville, le jour commence à se lever. Quelques cafés sont déjà ouverts, lumineux dans la pénombre de la ville qui se réveille. Je commence à prendre l’habitude qu’en Espagne, on mange tard. Pour le petit déjeuner, hormis le café au lait omniprésent et les jus d’orange pressés, on trouve habituellement deux choses: croissant géant et Napolitana, une sorte de pain au chocolat. Avec un peu de chance, on peut avoir Tortilla Española (omelette espagnole avec des pommes de terre et œufs) ou Pan con tomate (pain blanc grillé avec huile d’olive et tomates écrasées). Pour le repas midi, pas avant 13h.
    La montée à l’Alto del Perdón (735 m au col)
    Cherchez l’intrus !
    Les silhouettes emblématiques des pèlerins des anciens temps sur le col d’Alto del Perdón, le lieu où se croisent les chemins du vent et celui des étoiles.
    Depuis le col de la Sierra del Perdón, une vue sur la descente dans le "Valdizarbe”, cette volée qui marque la limite entre un climat plus humide sous l’influence des Pyrénées, et un climat méditerranéen sec. Cette volée a été aussi une zone frontière clé dans les affrontements entre chrétiens et Arabes.
    À l’écart d’Obanos, au milieu des champs, le monastère de forme octogonale Notre-Dame de Eunate, ressort derrière des arbres, entouré d’une double enceinte, frappe par la pureté de son style romain. L’édifice est malheureusement fermé. Ici, on rejoint le Camino venant d’Arles.
    Le chemin vers Obanos
    L’église Santa Maria de Hortis (Sainte-Marie-des-Jardins) de Puente la Reina
    Le pont romain sur la rivière Arga, Puente la Reina
    L’église Santa Maria de Hortis (Sainte-Marie-des-Jardins) de Puente la Reina
    Le pont romain, Puente la Reina
    Le chemin à la sortie de Puente la Reina
    Le village de Cirauqui (qui signifie “nid de serpents”)
    La voie romaine à la sortie de Cirauqui, un pont roman
    À l’approche de Cirauqui, perché sur une colline et baigné dans le soleil
    Le chemin et le pont romain à la sortie de Cirauqui
    Le pont à la sortie de Cirauqui, puente de Dorrondoa sur la rivière Salado (“salée”)
    L'ermitage de San Miguel à la sortie de Villatuerta, adossé à un verger d’oliviers Construit à la fin du Xe siècle, il faisait partie d’un ancien monastère bénédictin, maintenant disparu.
    Estella
    Le centre d'Estella
    Estella, avec l'église San Pedro
    Irache, la porte d'un artisan forgeron
    Irache, le domaine viticole
    Irache, la fontaine de vin qui offre depuis plusieurs siècles le vin gratuitement aux pèlerins, cependant, avec cette devise: “Pèlerin, si tu veux arriver à Santiago avec force et vitalité, de ce grand vin, bois un coup et trinque à la félicité”
    Entre Irache et Azqueta, avec, sur la colline, la ruine du château de San Esteban de Deyo de Monjardin
    Le regard en arrière en quittant Azqueta
    À l’auberge La Perla Negra à Azqueta, j’ai appris l’histoire du couple qui gère cette auberge et le bar tout proche. Rene, un hollandais, sur son Camino il y a deux ans, est tombé amoureux de Helena, assise devant son auberge. Lorsqu’il a terminé le Camino, il a pris le bus et est retourné à Azqueta. Il a épousé Helena et a rouvert le bar du village. Une jolie histoire d’amour du Camino.

    En quittant l’auberge, Helena a sonné la clochette pour marquer mon départ de pèlerin - la sonnerie émouvante me réconfortant dans la peau du pèlerin.
    Fuente de los Moros au milieu des vignes, datant du XIIIe siècle, située près de l’entrée du village Villamayor de Monjardin
    Le chemin avant Los Arcos
    Los Arcos
    Torreznos - une spécialité à partir de la poitrine de porc, gras, croustillant et bon !
    Un maréchal-ferrant dans le village de Los Arcos
    Los Arcos, l'église de Santa María
    Los Arcos, survolé par des cigognes, bien présentes dans cette partie de l’Espagne
    Les pieds de vigne, comme des bras torturés élevés vers le ciel qui s’ouvrent pour capter la lumière du soleil du jour et celle de la lune de nuit.
    Viana
    Un orvet, une rencontre sur le chemin
    Logroño, l’église Santiago Le Real adossée à l’auberge paroissiale
    Logroño, la fontaine Fuente de los Peregrinos baroque
    À Logroño, on change de région: de la Navarre, on entre dans la Rioja
    Logroño, l’église Santiago Le Real adossée à l’auberge paroissiale
    Logroño, la fontaine Fuente de los Peregrinos baroque
    Logroño, la collecte des “selos”
    Après 4 jours de marche, j’allège mon sac et laisse dans l’auberge de Logroño ma première paire de chaussures. C’est la première couche dont je me sépare. Il en suivra d’autres : à Belorado, j’envoie à la maison un paquet contenant des objets jugés superflus. Même si ce n’est que 1,4 kg, c’est toujours ça de moins à porter. À Carrión de los Condes, je laisse ma deuxième paire de chaussures qui me font mal et en achète une autre. Une pointure de 48 bien que ma taille habituelle est de 45.
    La Grajera, le parc à la sortie de Logroño, un havre de paix où la lumière se mélange aux chants des oiseaux, des écureuils qui jouent à cache-cache sur les troncs d’arbres
    Les vignes de Rioja avec des sommets enneigés du Parque Natural Sierra de Cebollera
    Un “vigne”, refuge circulaire en pierre traditionnelle de La Rioja à l’approche de Nájera
    Le chemin entre Nájera et Azofra
    Laisser mes pieds se reposer un court instant avant de reprendre le chemin…..
    Les vestiges d’une route romaine, Alto de San Antón près de Ventosa
    Une croix de justice à la sortie d’Azofra
    J’arrive à Azofra et aucun logement n’est disponible. Je rencontre une Suissesse Laila de Zurich qui est dans la même situation. Derrière la porte d’une ension sur la place du village, j’entends des voix en anglais. Étant persuadé qu’il s’agisse d’une discussion à la réception, je frappe sur la porte. Après un moment, on nous ouvre. C’est un groupe de plusieurs nationalités qui discute autour d’une table. Ce sont des chambres à louer. Il y a une chambre avec trois lits, occupée par un Coréen. Il est d’accord de nous héberger. On va acheter de quoi manger dans un petit commerce et, en revenant, on trouve un Lituanien devant la porte, dans la même situation que nous auparavant. On le prend dans la chambre et Laila dormira sur un canapé dans le hall. C’est aussi ça le Camino et la solidarité des pèlerins.
    À l’approche de Cirueña, je passe dans un lotissement de Rioja Alta Golf; sa construction en 2013, en pleine trace historique du Camino de Santiago, a été une autre grave agression contre la route jacobéenne millénaire, déclarée patrimoine mondial en 1993. Il y a beaucoup de maisons et d’appartements vides, à vendre. Tout ce ressort donne l’impression d’un village sinistré, abandonné au milieu des champs.
    Les pleines céréalières près de Santo Domingo de la Calzada
    Un regard en arrière vers la Rioja, avec le village de Grañon au fond
    Près de Grañon, je quitte La Rioja pour entrer dans la communauté de Castilla y León
    Pour accéder au village de Redecilla del Camino, je dois contourner le segment en construction de l’autoroute. Les machines de chantier soulèvent des tas de poussière dans cette plaine sans arbres.
    L’art de peinture murale à Belorado
    Villafranca Montes de Oca
    San Juan de Ortega
    À travers les Montes de Oca (sous la pluie). Magnifique traversée, d'environ trois heures (12 km), à travers les Montes de Oca, très redoutés au Moyen Âge en raison de la présence de malfaiteurs. J’entends pour la première fois un coucou, grâce à la présence d’une forêt.
    Le chemin dans les Montes de Oca
    Agés, l’auberge Le Alquimista
    Le pont médiéval d’Agés
    Le pont médiéval d’Agés
    Le pont médiéval d’Agés
    Les oies gardiennes à l'entrée sud de Burgos
    Burgos, la cathédrale
    Burgos, la cathédrale. L’entrée est payante, seules deux chapelles sont d’accès libre. C’est le monde d’aujourd’hui, mais je ne le trouve pas tellement dans l’esprit du pèlerinage.
    Burgos
    Burgos, la cathédrale
    L'ermitage de San Amaro Peregrino, Burgos
    Hontanas, un village de fontaines
    Hontanas, un village de fontaines
    Je quitte la pension de Hontanas à l’aube, le soleil n’a pas encore dépassé l’horizon. Personne aux alentours. Le jour naissant est splendide dans un paysage de rêve. Une très belle lumière dessine les contours des collines environnantes. Les oiseaux chantent doucement. Pour la deuxième fois, j’entends un coucou et, pour se rattraper, plusieurs s’y mettent. Un vrai concert des coucous. Tout est paisible.

    Je passe sous une perche de ce qui était jadis un monastère de San Antón. Au loin, le village Castrojeriz.Castrojeriz avec les ruines de son château templier. Même si c’est un dimanche, toutes les églises sont fermées. Je quitte ce village et entame une montée raide pour atteindre le plateau: Meseta de Mostelares.. Au sommet, une plaine splendide, colorée par la verdure printanière des champs de blé, s’ouvre devant moi. Une magnifique vue.
    A la sortie de Hontanas, les ruines de l'ermitage de San Vicente
    Couvent de San Antón avant Castrojeriz
    La route traverse le couvent de San Antón
    Le jour se lève au-dessus de Hontanas
    Couvent de San Antón avant Castrojeriz
    La ruine du château templier de Castrojeriz
    Castrojeriz
    Les plateaux "Meseta" autour de Castrojeriz
    La Meseta de Mostelares à perte de vue
    Le plateau direction Boadilla des Camino
    Boadilla des Camino, rollo gothique devant lequel on rendait justice
    Le pont à Itero del Castillo
    Boadilla des Camino
    Plusieurs nids de cygognes sur le toit de l'église à Boadilla des Camino
    Le long du canal de Castilla entre Boadilla del Camino et Frómista
    Comme d’habitude, je pars avant la levée du jour. Depuis Boadilla des Camino, je rejoins rapidement le canal de Castilla. La brume se dégage le long de son lit et passe par-dessus des roseaux sur le chemin. Le soleil commence à colorier cette scène paisible. Juste avant Frómista, le canal débouche sur une écluse. C’était la plus belle partie de la journée, la suite du chemin passe le long des routes goudronnées.
    Où est passé le pèlerin ?
    Villalcázar de Sirga
    Le chemin à plat, le long de la route sur le plateau entre Frómista et Villalcázar de Sirga
    Carrión de los Condes, l'église de Santa María
    L'écluse sur la canal de Castilla à l'entrée de Frómista
    Villalcázar de Sirga, une invitation à passer à table
    Carrión de los Condes, l'église de Santa María
    Carrión de los Condes, l'église de Santa María
    En partant de Carrión de los Condes, j’entame la plus longue partie du Camino (12 km) sans ravitaillement, sans villages, sans ombre et passant le long des routes, à plat. Aujourd’hui’hui, il fait beau et chaud, mais nous sommes au début du mois d’avril. Qu’est-ce que ça doit être en août? Le premier village Calzadilla de la Cueza, sorti soudain d’une cuvette, est le bienvenu, comme son bar. C’est aussi un test pour mes nouvelles chaussures. Comme les semelles des anciennes commençaient à se décoller, je les ai remplacées par une nouvelle paire. Pour l’instant, elles vont bien.
    Le chemin tout rectiligne entre Carrión de los Condes et Calzadilla de la Cueza - 12 km sans ombre et le long de la route
    L'ermitage de la Virgen del Puente avec son pont, avant Sahagún
    Alphonse VI, surnommé « le Brave » (el Bravo), né avant juin 1040, mort le 1er juillet 1109 à Tolède, roi de León (1065-1109), roi de Castille (1072-1109). Alphonse se lance dans la reconquête de l’Espagne musulmane (ou Reconquista), divisée depuis l’effondrement du califat de Cordoue en principautés indépendantes.
    Sahagún, le centre du Camino Francés
    Le pont de la Virgen del Puente sur le río Valderaduey, le chemin avant Sahagún
    Deux colonnes à l'ermitage de la Virgen del Puente
    Bernard de Sédirac, né entre 1040 et 1050 environ et mort le 25 avril 1125 ou le 3 avril 1128 à Tolède, est un ecclésiastique, d'abord moine clunisien, abbé du monastère de Sahagún (royaume de Léon), puis premier archevêque de Tolède après la reconquête de la ville par les chrétiens en 1085. A remarquer son livre "Ora et Labora"
    Sahagún, le centre du Camino Francés
    Calzada del Coto
    Un chemin abandonné ?
    León, la cathédrale
    León, le pèlerin qui regarde l'ancien couvent de San Marcos
    Le chemin alternatif par la Calzada Romana, en plein soleil
    Puente Villarente
    León, la cathédrale
    León, le pèlerin qui regarde l'ancien couvent de San Marcos
    León est une grande ville. Pour y entrer, je passe par des zones industrielles qui me semblent interminables. J’aurais d’ailleurs le même ressenti le lendemain, en le quittant. J’ai rallongé mon parcours du jour, en me disant que je trouverai un endroit plus sympathique pour dormir. Mais ceci m’a mené jusqu’au centre de León. À l’auberge San Francisco, il y a des groupes d'Espagnols qui commencent leur Camino ici. Je m’achète des fruits pour mes repas du soir et du matin.
  • Sur le chemin de Compostelle - Partie 4: de León à Santiago - avril 2025
    Étapes
    • 11 avril: de León à Villavante, Albergue San Lucia, 31.2 km
    • 12 avril: de Villavante à Astorga, Albergue San Javier, 21.7 km
    • 13 avril: d’Astorga à Foncebadón, Albergue Convento de Foncebadón, 27.4 km
    • 14 avril: de Foncebadón à Ponferrada, Albergue Guiana, 27.3 km
    • 15 avril: de Ponferrada à Villafranca del Bierzo, Albergue Ave Fenix, 24.2 km
    • 16 avril: de Villafranca del Bierzo à Liñares, Albergue Linar do Rei, 31.3 km
    • 17 avril: de Liñares à Samos, Albergue Tras de Convento, 28.4 km
    • 18 avril: de Samos à A Pena, Albergue KM 100 Casa do Rego, 29.7 km
    • 19 avril: de A Pena à Palas de Rei, Albergue Le Buen Camino, 32 km
    • 20 avril: de Palas de Rei à Ribadiso, Albergue Los Comandantes, 25.7 km
    • 21 avril: de Ribadiso à Santa Irene, Albergue Santa Irene, 20.7 km
    • 22 avril: de Santa Irene à Santiago, Pension de la Rúa Nova, 22.7 km
    • 23 avril: à Santiago, sans marcher
    Que c’est interminable cette sortie de León et ses faubourgs industriels! Je passe à côté d’une manufacture des viennoiseries - ça sent bon, mais je résiste. Mon petit déjeuner avec les fruits ne me donne pas envie d’en rajouter. À La Virgen de Camino je prends un chemin alternatif par la campagne afin d’éviter de longer une route. Ceci ne m’épargne pas des passages sur le goudron, tout droit et à plat parmi les champs où les paysans s’activent pour les travaux de préparation de la terre.
    Fuente el cañin, au départ du chemin alternatif par la campagne
    La borne de 300 km
    Le chemin rectiligne entre les champs entre La Virgen del Camino et Villavante
    Le Puente de Órbigo
    Le pont à Órbigo a une dimension importante, voire démesurée, et l’on se demande à quoi sa taille pouvait bien servir. Paolo Coelho décrit dans son livre « Le pèlerin de Compostelle » l’origine du pont à Puente de Órbigo ainsi:

    Aux premiers siècles du chemin de Sain-­Jacques, à mesure qu'affluaient de toute l'Europe pèlerins, prêtres, nobles, et même des rois qui vou­laient rendre hommage au saint, arrivèrent aussi des assaillants et des bandits de grand chemin­. L’Histoire relate d'innombrables cas de vols de caravanes entières et de crimes horribles commis contre les pèlerins solitaires.
    Aussi de nobles chevaliers décidèrent-ils ­d'accorder aux pèlerins leur protection, et chacun d'eux se chargea de veiller sur une partie du Che­min. Mais, tout comme les rivières changent le cours, l'idéal des hommes est aussi sujet à trans­formations. Outre qu'ils épouvantaient les malfaiteurs, les chevaliers errants commencèrent à disputer pour savoir qui était le plus fort et le plus courageux du chemin de Saint-Jacques. Ils mirent bientôt à s'affronter et les bandits reprirent impunément leurs actions sur les routes.

    Cela dura longtemps, jusqu'au moment où, en 1434 un noble de la ville de León se prit de passion pour une femme. Il s'appelait don Suero de Qui­ñones, il était riche et puissant. Il tenta par tous les moyens d'obtenir la main de sa dame. Mais cette femme, dont l'Histoire n'a pas retenu le nom, ne voulut rien entendre de cette immense passion, et rejeta sa requête.
    Blessé dans son amour-propre, notre chevalier décida de faire exactement ce que font tous les hommes quand ils se sentent rejetés : entreprendre une guerre privée. Il se jura de réaliser un exploit portant que la demoiselle n'oublierait jamais son nom. Durant des mois, il chercha un noble idéal auquel consacrer cet amour refusé. Puis, un certain soir, alors qu'il entendait parler des crimes et des luttes sur le chemin de Saint-Jacques, lui vint une idée.
    Il réunit dix amis, s'installa dans ce bourg où nous trouvons, et répandit parmi les pèlerins qui paissaient par ici qu'il était disposé à rester trente jours et briser trois cents épées - pour prouver qu'il était le plus fort et le plus audacieux de tous les chevaliers du Chemin. Lui et ses amis installèrent un camp avec leurs drapeaux, leurs étendards, pages et serviteurs, et attendirent qu'on vînt les défier.

    Les joutes commencèrent le 10 juillet, lors de l'arrivée des premiers chevaliers. Ouiñones et ses amis combattaient le jour et organisaient de grandes fêtes la nuit. Les joutes avaient toujours lieu sur le pont afin que personne ne pût s'enfuir. À une époque arrivèrent un si grand nombre de combattants que des feux étaient allumés sur toute la longueur du pont. Ainsi, les batailles pouvaient se poursuivre jusqu'au petit matin. Tous les chevaliers vaincus étaient obligés de jurer que jamais plus ils ne lutte­raient les uns contre les autres et que dorénavant leur unique mission serait d'assurer la protection des pèlerins jusqu'à Compostelle.
    En quelques semaines, la renommée de Qui­nones se répandit à travers toute l'Europe. Outre les chevaliers du Chemin, affluèrent pour le défier des généraux, des soldats et des bandits. Tous savaient que celui qui réussirait à vaincre le brave chevalier de León deviendrait célèbre du jour au lendemain et que son nom serait couronné de gloire. Mais, tandis que les autres ne recherchaient que la renommée, Ouiñones avait un objectif beau­coup plus noble : l'amour d'une femme. Et cet idéal le fit sortir victorieux de tous les combats.

    Le 9 août, les joutes prirent fin et don Suero de Quiñones fut reconnu comme le plus brave et le plus vaillant de tous les chevaliers du chemin de Saint-Jacques. De ce jour, nul n'osa plus mettre en doute son courage, et les nobles se remirent à affronter leur seul ennemi commun, les bandits de grand chemin qui attaquaient les pèlerins. Cette épopée allait plus tard donner naissance à l'ordre militaire de Saint-Jacques-de-l'Épée.
    Et qu'est devenu don Quiñones? ai-je demandé. - Il est allé à Saint-Jacques-de-Compostelle déposer dans le reliquaire un collier en or qui aujourd'hui encore orne le buste de saint Jacques le Majeur.
    - Je me demande si finalement il a épousé la demoiselle.
    - Ah ça ! je l'ignore, a répondu Petrus. À cette époque, l'Histoire n'était écrite que par les hommes. À côté de tant de scènes de bataille, qui se serait intéressé à la fin d'une histoire d'amour ?
    Le Puente de Órbigo
    Crucero de Santo Toribio, au fond Astorga dans les nuages
    Traverser le chemin de fer avant Astorga
    Astorga
    Le Puente de Órbigo
    L'entrée à Astorga
    La cathédrale d'Astorga
    La cathédrale d'Astorga
    Astorga, le palais épiscopal, le musée de Gaudí
    Astorga, le palais épiscopal, le musée de Gaudí
    Projeté par Antonio Gaudí, après l'incendie qui a détruit l'ancien palais épiscopal d'Astorga, en 1886, il s'agit d'un bâtiment moderniste néo-gothique qui rassemble les formes typiques d'un manoir seigneurial, d'un château et d'un temple. Gaudí lui-même a dirigé les travaux jusqu'en 1893, l'année de la mort de Mgr Grau. Lorsqu'il les a abandonnés, la construction donnait déjà sur le troisième et dernier étage (le quatrième, en comptant le sous-sol). Dans sa configuration, il semble clair que Gaudí a proposé que la conception du bâtiment soit très respectueuse de l'histoire de la ville. Bon connaisseur des idéaux religieux de l'évêque Grau, Gaudí a appliqué sa propre vision néogothique à l'extérieur du palais. L'architecte Ricardo García Guereta a dû relever le défi de terminer le dernier étage et les toits du bâtiment. Le palais est divisé en quatre étages, les deux premiers constituant, comme l'a établi Gaudí, l'espace public du Palais. Le sous-sol respecte l'idée de l'évêque Grau d'allouer une partie de l'espace à un musée archéologique et l'étage supérieur est utilisé aujourd'hui comme salle d'exposition temporaire et salle de classe didactique.
    Portal de Turismo de Castilla y León
    Le coucher de la pleine Lune à la sortie d'Astorga
    le village médiéval de Casrtrillo de los Polvazares
    Le chamin vers Le Ganso
    L'église de Murias de Rechivaldo avec les nids de cygognes
    A l'entrée du village Santa Catalina de Somoza
    Les vachaes à Rabanal del Camino
    Le dimanche 13 avril, c’est la pleine lune. J’assiste à sa descente derrière l’horizon en sortant d’Astorga lorsque le jour se lève. À Murias de Rechivaldo je m’écarte du chemin pour aller voir le village médiéval Castrillom de los Polvazares. Ja passe à côté d’une église éclairée par le soleil levant. La couleur rose lui donne une ambiance chaude. Sur le crochet, une paire de cigognes prépare leur nid.
    La rosée tapisse le chemin qui est bordé de génépi. Silence, seuls les oiseux manifestent leur présence. J’adore ces moments où je marche seul, plongé dans la nature dans une symbiose naturelle.

    Le village médiéval dort. C’est un dimanche matin, très tôt. Tout est fermé, tout est calme. Je le traverse en rencontrant une seule personne qui promène son chien. Je remonte une légère pente pour rejoindre le Camino “officiel” et m’incorporer dans la marche des autres pèlerins.
    À Rabanal del Camino, un joli village, je rejoins une procession des personnes chantant et allant à l’église. C’est le dimanche des Rameaux. Ensuite, je prends un bon repas dans le restaurant du village. À la sortie, je me fais aborder par une Suédoise complètement stressée qui a loupé son bus qui devait la véhiculer avec le reste du groupe à Foncébadón. Je lui prête mon téléphone pour contacter son groupe. Deux heures plus tard, je la trouve à Foncebadón, un peu déstressée.
    Rabanal del Camino, le dimanche des rameaux
    Foncebadón
    Le regard en arrière vers Fonncebadón avec le lever du soleil
    La descente vers Le Acebo
    Rabanal del Camino, un plat bien mérité
    Foncebadón
    Cruz de Fero
    El Acebo dans un rideau déchiré de brouillard
    Il y a 40 ans, Foncebadón était un village abandonné et en ruine. Grâce au passage des pèlerins, il a revu le jour depuis le début de notre millénaire. Proche du Col de la Cruz de Hierro (Croix de Fer), passage d’altitude souvent enneigé, un termite y fonda un hôpital déjà au XIe siècle.
    Le chemin monte légèrement jusqu’à Cruz de Ferro - la Croix de Fer - qui, plusieurs fois vandalisée par le passé, n’est qu’une piètre réplique de ce qu’elle devait être jadis. Le chemin est bordé de génépi, de bruyère et d’autres plantes qui commencent à peine à préparer les fleurs pour éclore. Il fait très froid, le ciel est menaçant, le brouillard s’étire par-dessus des montagnes. Le chemin va à plat jusqu’à la descente sur Le Acebo puis Molinaseca.
    Riego de Ambros
    Le chemin vers Fuentes Nuevas
    Le regard en arrière vers Cacabelos
    Villafranca del Bierzo, l'auberge Ave Fenix
    Molinaseca
    L'église de Cacabelos
    Les vignes au-dessus de Villafranca del Bierzo
    Villafranca del Bierzo, Colegiata de Santa María de Cluni
    Le chemin depuis Villafranca del Bierzo suit un ruisseau. La pluie s’installe petit à petit. À Ambasmestas je trouve un havre de paix, une petite auberge Cantadora, gérée par Knut, un Danois. Une halte bienvenue pour me sécher un peu et profiter des délices que Knut propose.
    Jusqu’ici le chemin était plutôt à plat. Devant moi, je vois le ciel chargé et des crêtes de montagnes couvertes de neige. Un peu plus loin, à Hospital, la montée commence. Le chemin dans la forêt des châtaigniers est agréable. La pluie cesse et le soleil fait quelques timides apparitions. Hélas, ceci ne durera pas. Plus je monte, plus la pluie se renforce et commence à se transformer en giboulées. Il fait froid et le vent se renforce. Je passe en Galicie. Le très joli village O Cebreiro est dans la brume. Malheureusement, je ne trouve pas de logement ici et dois rallonger mon parcours de 3 km jusqu’à Liñares. Heureusement, la pluie cesse.
    La montée vers La Faba
    Alto de San Rogue dans le brouillard et sous la pluie
    La descente sur Tricastela
    Le chemin à l'entrée de Tricastela
    Samos
    La suite de la montée vers O Cebreiro
    lto de San Roque, à 1 271 m d'altitude; une sculpture en bronze d'un pèlerin avançant contre le vent (sculpteur galicien José María Acuña)
    Un réservoir à grain typique de la région
    Le châtaignier centenaire à l'entrée de Tricastela
    En partant de Liñares, le froid pénètre jusqu’aux os. La marche rapide aide à me réchauffer un peu. La neige reste sur les coteaux. Il ne pleut pas, mais les gouttelettes du brouillard pénètrent dans les habits, poussées par le vent. Je ressens certainement la même chose que le pèlerin immortalisé par un sculpteur dans les rafales du vent à Alto do Poio.
    Et puis c’est la descente jusqu’à Tricastela. Je laisse le brouillard sur les hauteurs. Le paysage est verdoyant. Contrairement aux régions précédentes, la Galicie est plutôt destinée à l’élevage du bétail. J’en vois presque dans tous les villages que je traverse.
    Depuis Tricastella, je prends le chemin alternatif jusqu’à Samos, dont le monastère surgit soudainement de la forêt. Je me faufile dans un grand groupe d’Espagnols pour visiter ce monastère. Je ne comprends rien aux explications d’un moine, mais me laisse imprégner par l’énergie de ses murs.
    Le monastère de San Xulián de Samos
    Le monastère de San Xulián de Samos
    L'auberge Casa do Rego à 100 km de Santiago
    Le dortoir dans le monastère de Samos
    L'église du monastère de San Xulián de Samos
    La borne à 100 km de Santiago
    Les 10 premiers kilomètres depuis Samos jusqu’à Calvor, où le chemin alternatif rejoint le régulier, sont bucoliques. C’est verdoyant, paisible, mais sans ravitaillement. Je traverse Sarria sans m’arrêter, la pluie s’accentue. Je m’arrête à A Pena, dans une auberge à côté de la borne 100 - le nombre de kilomètres avant Santiago.
    Portomarín sous la pluie
    La fontaine à Palas de Rei, à droite mon auberge El Buen Camino
    La montée à la sortie de Portomarín
    Ponte Vella l'entrée à Furelos, un faubourg de Melide
    En quittant mon auberge des 100km, la nuit tient encore un peu les reines. Les oiseaux chantent déjà. La pluie s’est arrêtée pour un court moment. J’en profite pour m’ouvrir complètement à cette atmosphère du jour naissant. Le passage sous les chênes et les châtaignes donne à ce moment sa grâce. Je traverse des hameaux avec des maisons en pierre. Elles s’intègrent parfaitement dans ce paysage. Il y en a beaucoup qui semblent avoir été abandonnées, mises en vente ou même en ruine.
    À Portomarín, je passe le pont sur le barrage de la rivière O Miño sous une forte pluie. Je m’arrête pour le petit déjeuner avant de reprendre mon chemin. Je continue jusqu’à Palas de Rei. Épuisé par cette journée éprouvante, je trouve un accueil chaleureux par Maria, la patronne de l’auberge Le Buen Camino
    A la sortie de Melide, le passage sur des pierres du ruisseau Catasol
    A l'entrée d'Arzúa
    La borne des 33 km vers A Calle de Ferreiros
    Walter d'Argentin, jouant sur son handpan dans les bois avant d'arriver à Santiago
    Le pont sur la rivière Iso à Ribadiso
    Sous les bois à la sortie d'Arzúa
    Celles qui on rendu service, à O Castro
    La borne des 10 km
    Je m’approche de Santiago. Je passe la dernière nuit avant d’y arriver à Santa Irene. Un petit hameau à 22 km de la cathédrale. Je savoure ce dernier jour. Hier, c’était le lundi de Pâques et le dernier jour “humide” de mon Camino. Je passe par des forêts d’eucalyptus sous le chant des oiseaux. Vers la borne des 18 km, j’entends une mélodie douce, émergeant de la profondeur de la forêt. C’est Walter, un Argentin, assis sur un tabouret au bord du chemin qui joue de son handpan.
    À un moment plus tard, le soleil perce les nuages et je sens une odeur comme si quelqu’un sortait un gâteau du four. C’est subtil, doux et agréable. Est-ce la forêt qui m’en fait cadeau? Depuis la colline Le Monte de Gozo, la ville de Santiago surgit en contrebas. J’aperçois les clochers de la cathédrale!
    La première aperçu de la cathédrale, au loin, dupuis la coline de Monte de Gozo, vers la chapelle San Marcos
    La Cathédrale depuis la Praza da Quintana
    L'entrée à la cathédrale de Santiago depuis la Praza das Praterías
    La porte de la Cathédrale depuis la Praza da Quintana
    La cathédrale de Santiago depuis la praza do Obratorio
    Au milieu de l’après-midi, j’y suis! je me trouve face à la porte de la Projeté par cathédrale de Santiago de Compostela. Guidé par la Voie lactée, je trouve les étoiles dans le compost, les étoiles en communion avec la Terre. Ce qui est en haut est ce qui est en bas. Franchir le portail et se trouver face au sépulcre de Saint-Jacques le Majeur ne me laisse pas indifférent. Je dépose ici tout ce que je porte depuis mon départ de Puy-en-Velay sur le Camino. Ultreïa - « Aide-nous, Dieu, à aller toujours plus loin et toujours plus haut » - on retrouve les deux dimensions du Chemin : la dimension horizontale de l'être qui avance, et la dimension verticale qui permet de s'élever vers l'entité à laquelle on s'adresse.
    A l'intérieur de la cathédrale à Santiago
    Dans la cathédrale de Satiago, le sépulcre de l'apôtre Jacques (Sepulcro al Santiago)
    A l'intérieur de la cathédrale à Santiago
    A l'intérieur de la cathédrale à Santiago
    Les 3 bougies de mes prières, déposées ici
    A l'intérieur de la cathédrale à Santiago
    A l'intérieur de la cathédrale à Santiago

    Les paroles du chant des pèlerins sur le Camino:

    Tous les matins nous prenons le chemin,
    
Tous les matins nous allons plus loin,
    
Jour après jour, la route nous appelle,
    
C’est la voix de Compostelle.

    
Ultreïa ! Ultreïa ! Et sus eia
    
Deus adjuva nos !

    
Chemin de terre et chemin de Foi,
    
Voie millénaire de l’Europe,
    
La voie lactée de Charlemagne,
    
C’est le chemin de tous les jacquets.

    
Ultreïa ! Ultreïa ! Et sus eia
    
Deus adjuva nos !

    
Et tout là-bas au bout du continent,
    
Messire Jacques nous attend,
    
Depuis toujours son sourire fixe,
    
Le soleil qui meurt à Fisterra.

    
Ultreïa ! Ultreïa ! Et sus eia
    
Deus adjuva nos !

    Traduction du refrain : Aide-nous, Dieu, à aller toujours plus loin et toujours plus haut.
    Les lions du pilier central de la porte de la Gloire
    A l'intérieur de la cathédrale à Santiago sur le pilier central de la posrte de la Gloire, Santo dos Croques
    Selon la tradition, les alchimistes qui passaient dans la cathédrale à travers lao Portico de la Gloria, enfilaient leurs mains dans les gueules des deux lions sur le pilier central de cette porte, puis frappaient trois fois leur front sur la tête de Santo des Croques, situé à l’opposé du même pilier, agenouillé face au chœur.
    La porte de la Gloire, la cathédrale de Santiago
    Seminario Maior, monastère de San Martiño à Santiago
    La praza do Obradorio avec le Pazo de Raxoi
    L'église de la Sainte Marie Salomé à Santiago
    Le musée de la cathédrale de Santiago
    L'église de San Francisco
    L'exposition de photographies, Igrexa sa Universidade
    La porte de la Gloire, la cathédrale de Santiago
    La cathédrale de Santiago depuis la Praza da Immaculada, avec l'ancienne porte d'entrée pour les pèlerins
    Rúa do Franco
    L'église de la Sainte Marie Salomé à Santiago
    A l'intérieur de la cathédrale à Santiago
    Une pause et une bière bien méritée...
  • Sur le chemin de Compostelle - Partie 5: de Santiago à Fisterra puis à Muxía - avril 2025
    Étapes
    • 24 avril: de Santiago à Vilaserio, Casa rural-albergue Casa Vella, 34 km
    • 25 avril: de Vilaserio à Cée, Albergue A Casa Da Fonte, 41 km
    • 26 avril: de Cée à Fisterra, Albergue Por Fin, 17 km
    • 27 avril: de Fisterra à Lires, 15 km (par la plage Arnela)
    • 28 avril: de Lires à Muxía, Albergue Bela Muxía, 14.3 km
    • 29 avril: en car de Muxía à Santiago, Albergue La Estación
    • 30 avril: vol Santiago - Genève
    La borne vers les deux destinations
    Environ 90 km séparent Santiago de Compostelle de Fisterra, l’endroit où la terre se termine devant l’océan. Après un jour de repos à Santiago, je reprends mon sac et à l’aide de mon bâton, je pars encore plus loin, vers le soleil couchant. J’ai choisi l’option Fisterra d’abord et Muxía ensuite. Les deux destinations ont une partie en commun, puis se séparent plus loin.
    Depuis la colline de Vidán, je vois encore une fois les flèches de la cathédrale se profiler à l’horizon, face au soleil levant.
    Le regard en arrière, la cathédrale de Santiago sous le soleil levant
    Quintáns, le pont médiéval (très rénové) sur le ruisseau Roxos
    Ponte Maceira, avec son magnifique pont médiéval
    A la sortie de Negreira
    Le pèlerin est prêt pour la suite du Camino!
    Quintáns, le pont médiéval (très rénové) sur le ruisseau Roxos
    Ponte Maceira, avec son magnifique pont médiéval
    L'auberge Casa Vella à Vilaserio
    Je rencontre bien moins de pèlerins que dans la partie du Camino avant Santiago. Le chemin traverse les forêts et les petits villages dans un paysage vallonné. À Quintáns, je passe à côté d’un petit pont moyenâgeux, reconstruit, qui est là pour un décor. En suit un autre, gothique et bien plus imposant, à Pontemaceira, traversant le Rio Tambre.
    À Negreira, j’ai cherché un restaurant servant le menu du jour. J’ai eu du mal à en trouver un, mais j’en ai finalement déniché un qui offrait ce service. Depuis là, je continue dans l’esprit d’aller le plus loin possible pour prendre de l’avance sur les deux autres jours. Je m’arrête dans une auberge de campagne à Vilaserio.
    Une montée par le versant du mont Aro, après A Gueima
    Vákner, mythe ressuscité du Moyen Âge, une sculpture de Cándido Pazos
    La bifgurcation après Hospital - je prend le chemin de Fisterra, à gauche
    La borne de 20 km jusqu'à Fisterra
    Le chemin à Cée
    Au début de mon pèlerinage, je suis passé dans la région en France qui a sa Bête de Gévaudan, ici, à la fin de mon Camino, je rencontre une autre bête, celle de Vákner.

    Ce qu’il en dit le site de Gronze.com:
    Sa seule apparition sur scène remonte à 1493, dans un terrifiant épilogue du Moyen Âge. Le Vákner se met alors en travers du chemin d’un évêque arménien, nommé Martyr, qui effectue depuis 1489 un long et douloureux pèlerinage à travers une grande partie du monde connu, en visitant les reliques et les sanctuaires. Cependant, alors qu'il approchait de la fin de la Fin du Monde, qui cesserait bientôt de l'être dans l'imaginaire collectif, il est tombé sur cette bête. Son récit est le suivant :

    « J'ai reçu la bénédiction de Santiago, je me suis mis en route et je suis arrivé au bout du monde, à la plage de la Sainte Vierge, à un bâtiment qui a été construit par la main de l'apôtre saint Paul et que les Francs appellent Santa María de Finisterre. J'ai soubi de nombreux travaux et fatigues lors de ce voyage, au cours duquel je suis tombé sur un grand nombre de bêtes sauvages très dangereuses. Nous avons trouvé le vakner, un grand animal sauvage très nuisible. Comment, me disaient-ils, avez-vous pu vous sauver, alors que des compagnies de vingt personnes ne peuvent pas passer ? Je suis allé immédiatement dans le pays de Holani, dont les habitants se nourrissent aussi de poisson et dont je ne comprenais pas la langue. Ils m'ont traité avec la plus grande considération, m'emmenant de maison en maison et s'émerveillant que j'aie échappé au vakner ».
    Corcubión, en face de Cée, dans la lumière du matin
    Le chemin sous les eucalyptus à l'approche de Estorde
    A l'entrée de Fisterra
    On apercoit le phare de Fisterra
    Une crique à Estorde
    Le port de Fisterra
    Cée est un village au bord de la mer. Depuis ici, les photos prennent une connotation de vacances. C’est vrai que je le ressens aussi un peu. Cette partie de Camino est différente, presque festive. Depuis le village de Fisterra, j’enchaîne directement jusqu’au phare. Il me reste encore 2.5 km, le long de la route, où les pèlerins se mélangent aux touristes venant en voiture ou en car.

    La pointe avec le phare de Fisterra
    La fin du chemin - la borne de 0.0 km au phare de Fisterra
    Le pèlerin coiffé par le vent marin
    La pointe de Fisterra
    La borne de 0.0 km au phare de Fisterra
    Le soir, je reviens vers le phare par un chemin de la forêt qui longe la côte et surplombe la mer. Une jolie promenade dans la végétation qui aboutit avec une vue plongeant sur le phare. J’assiste au coucher du soleil. C’est donc ici que se termine mon Camino? En fait, pas tout à fait, bien que je sois arrivé au kilomètre zéro, il me reste encore deux jours de marche pour arriver à Muxía, mon véritable terminus. Après environ 1600 km parcourus en 2024 et 2025, l’émotion de ce vécu est palpable. Difficile d’y mettre des mots, juste un ressenti de bonheur, ... à la bonne heure.
    Le phare de Fisterra
    Le coucher de soleil au phare de Fisterra
    C’est la nouvelle Lune et je m’écarte de mon chemin pour aller à la plage d'Arnela, où, jadis, les alchimistes venaient chercher les nodules d’antimoine, leur materia prima. J’y arrive au milieu de la matinée. La houle est assez forte, la mer remonte. Sous le soleil rayonnant, j’imagine l’ambiance des époques passées. Une sorte de loutre de mer traverse la plage. Le temps s’éternise et j’ai envie de m’allonger et y passer plus de temps, me laisser bercer par le battement des vagues. Un ressenti de bien-être, de joie d’être là, juste maintenant.
    La plage d'Arnela
    La plage d'Arnela, une loutre de mer ?
    La plage d'Arnela, la grotte
    La houle à la plage d'Arnela
    Face à la houle à la plage d'Arnela
    Le pèlerin a posé son sac à la plage d'Arnela
    Dans les sousbois avant Lires
    Fuente del Cruceiro entre Guisamode et Morquintián
    Santuario de la Virgen de Barca à Muxía
    Une forge à Lires
    La pointe de Muxía, Santuario de la Virgen de Barca
    Un havre au bord de la mer
    La pointe du phare à Muxía
    C’est ici que se termine mon Camino. Sur ce chemin, j’ai affronté le soleil, la pluie, les chemins gorgés d’eau comme des éponges, la boue, le vent et la neige. J’ai eu mal aux pieds, mais j’avançais avec joie. Les pas qui se suivent, semblables aux vagues qui frappent les rochers au bout du phare de Muxía. Un vécu qui marque pour la vie
  • La lumière à travers d'une sculpture d'André Raboud.
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    Une journée glaciale où les rayons de soleil réchauffent à peine le promeneur. À l’entrée de Saint-Maurice, aux pieds de son château, une sculpture surplombe la rivière. Voisine d’un pont médiéval, aligné sur l’axe nord - sud, elle a été sculptée par André Raboud il y a des années déjà. Il ne s’agit pas d’un simple alignement de formes, le tout cache un sens. J’y vois un chemin de vie, un passage initiatique symbolisé par ces assemblages. Les parties qui regroupent l’ensemble représentent des étapes. Sept étapes à travers des épreuves.
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    Première étape

    Du côté septentrional, une pente s’élève progressivement jusqu’à un berceau. Une naissance. Depuis la Terre, la création d’une vie a eu lieu. On peut entendre les premiers cris, une première manifestation de l’être. Le berceau s’ouvre vers la lumière, on contemple pour la première fois cet espace qui nous entoure. Les premiers pas pour l’apprivoiser. On trouve une solide base sur laquelle repose le berceau. C’est l’appui dont le nouveau-né bénéficiera depuis le début. Le berceau est sculpté dans un granit rouge, cette couleur, tel symbole de la vie et de la force par laquelle se manifestera l’être. La force à prendre à bon escient pour l’intégrer dans le bon côté des épreuves auxquelles l’être sera confronté.

    Deuxième étape

    La deuxième étape est symbolisée par une base solide sur laquelle est posée une forme s’élevant vers le haut. On y retrouve la couleur rouge, la force nécessaire pour une profonde acquisition et un développement des connaissances. Ici aussi, l’être pourra compter sur l’appui de ses maîtres (symbolisé par un banc massif) afin de pouvoir s’élever, par son corps et par sa conscience, afin d’être prêt à franchir la porte qui se dresse juste devant lui. Cette étape est importante pour acquérir les bases solides sur lesquelles l’être pourra compter le reste de son chemin de vie. C’est aussi pour ceci que cette partie de l’ensemble est massive.
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    Troisième étape

    La troisième étape est une porte que l’être devra franchir afin de confirmer son engagement sur le Voie. C’est une sorte de confirmation de son initiation. Fort de son enseignement précédent, il la franchira de pas sûr, la tête haute.

    Quatrième étape

    Après la porte, l’adepte se trouve face à un escalier. Trois marches qui symbolisent la quatrième étape, pendant laquelle on élève encore davantage sa conscience. C’est une ultime ascension avant de se trouver face à deux stèles. Trois se réduisent en deux. Deux colonnes symbolisant la dualité des choses. C’est une quatrième étape.

    Cinquième étape

    En levant la tête, la dualité se réduit en unité grâce à la lumière qui frappe l’adepte. C’est l’aboutissement de son chemin initiatique - cinquième étape.
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    Sixième étape

    Cette élévation ultime, apporte à l’adepte la connaissance nécessaire pour la mettre en application. Ici, nous sommes entrés dans la sixième étape. Les quatre cubes font penser à quatre éléments avec lesquels on est constamment en contact. Terre - feu - eau et air sont des composants de base pour le travail d’un alchimiste. Au milieu de ces quatre cubes, un cinquième qui pourrait être la quintessence. Comme il est coupé en deux, je privilégie une autre symbolique: réunir ce qui est épars - à travers la dualité venir à l’unité. C’est ici que l’adepte peut largement appliquer ce qui a appris sur sa voie initiatique. Cette étape serait probablement la plus longue, avant de passer à l’étape ultime.

    Septième étape

    La septième et dernière étape nous rappelle de nouveau un berceau. On revient vers la symbolique de départ. L’adepte a terminé son passage sur la Voie, il a enlevé progressivement les couches qui bloquaient la lumière et par les trois marches, il quitte ce monde de matière pour revenir dans celui des esprits.
  • Le jour de solstice d'hiver 2022
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    Les cristaux de givre craquent sous les pas du promeneur,
    Transperçant le silence dont la forêt reste gardienne,
    Le Ciel redescendu vers la Terre lui impose sa torpeur,
    La nuit va bientôt les recouvrir de sa robe noire, terne.

    Ce jour de solstice où c’est la nuit qui est la vraie reine,
    Une lumière jaillit entre les arbres dans cette heure,
    C’est elle qui dévoile les visages avec un peu de peine,
    Et pénètre bien bas tout au fond de nos cœurs.

  • Une drôle de grenouille
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    Un matin, en sortant encore endormi de ma douche,
    j’ai aperçu par la fenêtre une grenouille à grande bouche!
    Vous n’allez pas le croire, ce n’est pas une histoire louche,
    je l’ai vue chasser des moustiques et des mouches.

    Je suis sorti et la grenouille à grande bouche
    m’apostropha rapidement: « Je ne veux pas qu’on me touche! »
    En passant par là, quelle drôle de grenouille, se dit le chat Minouche.

    29.5.2015