L’été vient de passer le témoin à l’automne naissant et ces jours de l’équinoxe s’annoncent agréables et doux. Les arbres commencent à perdre leurs feuilles. Les matins sont frais, bien que le soleil manifeste sa force le long de la journée. La capitale tchèque garde ses portes ouvertes aux touristes. Suite aux pluies abondantes, suivies des inondations dans le nord du pays, la rivière Vltava (Moldau) draine une quantité élevée d’eau qui bouillonne par-dessus des chutes entre les ponts.

Comme toujours, le trafic au centre de la ville est intense. Les travaux sur le haut de la place Wenceslas compliquent sensiblement la circulation autour de la gare principale. 

À l’avenir, des tramways devraient de retrouver leur passage dans cette partie de la ville. Tout ceci sous le regard de la statue éponyme sise en haut de la place.

Comme d’habitude, le pont Charles grouille de monde. Les gens passent à côté des musiciens, vendeurs de cartes et peintres installés tout le long du pont. Assis sur les tabourets, les peintres proposent leur savoir-faire allant d’une caricature jusqu’à un portrait plus ou moins fidèle. En quelques mouvements de main sur le papier, le visage du modèle prend forme. J’admire leur rapidité.

Nombreux sont les promeneurs qui touchent les reliefs de chiens au bas de la statue de Saint-Jean de Nepomucène. Selon la superstition, ceci porte bonheur. Le résultat en est une brillance éclatante de ces parties du relief.

Après avoir traversé le pont Charles, on entre dans le quartier de Malá Strana, juste au-dessous du château. Sous les arcades de la place Malostranské náměstí, j’entre dans le restaurant de Trois  étoiles d’or. Sur les murs, on peut admirer les fresques alchimiques du Grand-œuvre. 

Je monte une rue parallèle à celle de Neruda. À ma gauche se trouve la colline de Petřín avec sa tour d’observation. Je ne vois pas la fin de la rue qui se perd quelque part au centre bas du monastère de Strahov. Je lève mes yeux sur la façade d’une maison pour approcher les enseignes du Soleil et de la Lune, entourant une colonne de pierre.

Au sommet de celle-ci, l’archange Michael terrasse un dragon. En l’observant attentivement, il lui manque l’épée flamboyante, mais le geste y est.

Un peu plus loin, une enseigne de deux poissons à une tête m’interpelle. Les deux corps opposés ayant une tête unique, deux mouvements pour une seule vision et pensée. Une dualité se fondant dans l’unité.

Au bas du château, les jardins appellent le promeneur à s’y attarder un peu, à l’ombre des arbres plantés en terrasse. À l’entrée, une statue de François Mitterrand observe les passants. Un signe d’amitié tchéco-française. Pour pouvoir y accéder, il faut débourser quelques sous. 

En revenant de ces jardins, je longe le mur du grand jardin de Waldstein, Albrecht Waldstein était un noble dont la puissance, gagnée sur les champs de bataille, concurrençait celle du roi au début du 17e siècle. Pour cette raison, il était assassiné à Cheb. Le jardin montre cette puissance et richesse, notamment avec le pavillon monumental en plein air à trois arcs, ou sala terrena, de Giovanni Pieroni, achevé en 1629. En forme et en dimensions, il s'agit d'une copie fidèle du portique du duomo de Livourne, construit sous la supervision de son père Alessandro, architecte des Médicis.

Marcher dans les rues de Prague, sans but précis, juste pour capter le bourdonnement de la ville. Prendre aussi à l’improviste des rues, loin des sentiers touristiques. Une fontaine des animaux cracheurs d’eau contraste bien avec un camion parqué tout près, montrant un crachat de ketchup.

Dans une rue du quartier de Vinohrady, un petit geyser jaillit du trottoir, comme une petite fontaine à l’endroit où l’on ne s’y attend pas. 

En République tchèque, la boisson nationale est la bière. On en trouve partout. Je n’ai pas pu m’empêcher de prendre en photo une livraison de ce “nectar” dans les tonneaux, jadis en bois, aujourd’hui en métal.

La ville se visite, de préférence, la tête haute. C’est ainsi qu’on peut découvrir des détails perchés au sommet des façades. Comme ici, sur la place de la Vieille ville (Staroměstské náměstí où se situe l’horloge), des pompiers du début du 19e siècle montent la garde. 

Et pour finir, j’ai pris en photo un serveur fatigué, appuyé sur la table et faisant sa sieste sur son coussin avant la reprise de son service.