Omkareshvar est une des villes sacrées en Inde. Elle tient son nom de son île en forme de « OM », le sacro-saint son de l’hindouisme. Toute l’année et en particulier à la première pleine lune après la mousson, des pèlerins se déplacent en masse pour faire le tour de l’île, prier au bord des ghats (quais sacrés) et se purifier dans l’eau sacrée de la rivière Narmada. Encore méconnue des touristes étrangers et même indigènes, cette petite ville dégage une atmosphère mystique et spirituelle.
Purnima ou Poonam est un jour important dans l'hindouisme. Poornima est le jour de la pleine lune et de nombreux rituels et festivals importants ont lieu.
Il est célébré comme l'anniversaire de naissance de Vrinda, personnification de la plante Tulsi (basilic sacré qui est une plante permettant à l’organisme de s’adapter aux différents stress). Ce jour marque également l'anniversaire de Matsya, l'incarnation du poisson du Seigneur Vishnu.
En ce jour de Kartik Purnima, prendre un bain sacré dans les lieux de pèlerinage, connu sous le nom de "Kartik Snan", à l'heure du lever du soleil et du lever de la lune, est considéré comme hautement sacré. Le Seigneur Vishnu est vénéré avec des fleurs, des diyas (lampe à huile sous forme de coupe) et des bâtons d'encens. Les fidèles observent généralement un jeûne ce jour-là et récitent le Satyanarayan Vrat Katha après avoir accompli le Rudrabhishek.
De manière inattendue, la pluie s’est manifestée pendant ces quelques jours de Kartik Purnima de novembre. Le matin suivant la pleine lune, j’ai profité de la lumière naissante pour m’immerger parmi les pèlerins sur les ghats. C’était entre deux averses et j’ai pu capter des jeux de lumière grâce aux feux allumés pour les cérémonies. Les reflets sur les visages en sont sortis renfoncés.
Dans cette atmosphère réunissant l’obscurité et la lumière, les contacts avec les pèlerins sont devenus plus faciles, plus vrais. J’ai pu entrer davantage dans ces cérémonies de célébration et d’offrandes, comme si l’espace s’était réduit à ce petit bout de quais baignés par la rivière.
Dans cette atmosphère joyeuse qui s’est ouverte à moi, je me sentais accepté comme faisant partie de la même famille. Le manque de la parole était contrebalancé par les gestes, sourires et éclats de lumière dans les yeux. Des moments inoubliables, restant gravés à l’intérieur de mon être.